lundi 29 décembre 2014

La Rue


La Rue est un' putain malheureuse,
Au corps tapissé d'amertume,
Qui s'offre comme de coutume,
Aux badauds, à la foule curieuse,
Aux heures pleines, aux heures creuses
Devant des vitrines au repos.

Elle attend un soupçon de déraison.
Elle attend la “Belle saison”.
Elle espère toujours quelquechose
Pour égayer son morose
Et la rendre un moment, diva
Avant que ne vienn' les premiers frimas.

Le temps du “sans bitume” est loin.
L'époque des calèches, des sabots,
Quand la ville était village nabot.
Mais la Rue reste dans son coin
Enlaçant un vieux quartier tendrement
Sans pouvoir l'étreindre complétement.

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